Le stylet corse ... souvenons-nous ...
L'histoire du stylet corse ...
Il y a maintenant une quarantaine d'années que quelques couteliers corses ont décidé de se réapproprier le couteau corse (dont les plus connus et reconnus étaient les regrettés Jo Antonini et Paul Santoni, tous deux couteliers façonneurs) en dénonçant en un premier temps toutes ces impostures et ces contrefaçons, mais surtout en se remettant à produire de manière plus régulière, voir conséquente de façon à faire connaître leur production et à « concurrencer » ainsi les pseudos couteaux corses qui ont envahi et gangrené peu à peu les différentes échoppes touristiques insulaires et même les quelques marchés artisanaux existants à l'époque. La concurrence certes ne se fera pas par le nombre de pièces mais par la qualité de ces dernières. Ayant conscience que le seul Savoir-Faire reposait sur leurs épaules, ils ont décidés de ne pas baisser les bras et de ne pas laisser perdre une partie de l'identité insulaire en faisant renaître avec force, passion et amour, le véritable couteau corse ( entendre par là le couteau artisanal corse qu'il soit de facture ancienne ou moderne) . Chacun avec leur style et à leur manière ils ont remis au goût du jour la passion qui sommeillait en chaque corse pour cet objet du quotidien. Le couteau en Corse n'est pas un objet anodin, il fait partie de la vie et à ce titre participait au rite de passage de l' état d'enfant à celui d'adulte. En effet à l'âge de 10 ans, un garçon recevait son premier couteau. Cela lui signifiait qu'on ne le considérait plus alors comme un enfant mais comme une personne sur laquelle on pourrait désormais compter pour aider aux travaux des champs et de l'élevage. En quelque sorte le couteau lui signifiait qu'il venait de changer de statut au sein de la cellule familiale. Les couteliers insulaires ont donc non seulement fait revivre l'objet mais également les rites et les coutumes qu'il véhicule. Certain objecteront qu'aujourd'hui un couteau corse digne de ce nom n'est pas à portée de toutes les bourses et qu'il devient plus un objet de luxe que de travail. A cela nous rappellerons qu'un véritable couteau corse n'est pas indusriel et qu' à ce titre il demande des heures de travail et que de surcroît, il se transmettra au même titre qu'un autre objet du patrimoine familial. Tous les couteliers insulaires garantissent leurs pièces à vie et vous assurent l'unicité de celles-ci. En gage de qualité ils signent tous leurs lames vous garantissant ainsi l'authenticité de la pièce acheté. Capables d'innover autant que de faire renaître, de créer que de perpétuer, les couteliers corses offrent aux amoureux de la coutellerie insulaire des pièces uniques dotées d'une âme et d'un caractère qui raviront les passionnés de Vrai. Voici pourquoi entre autre, il vaut mieux attendre un peu pour s'offrir ou offrir une pièce de coutellerie insulaire plutôt que de se laisser tenter par un assemblage made in on ne sait où ...
Patrick Tozzi